| 05 septembre 2022
PLASTIC part (enfin !) en odyssey

15 juin 2018, la base Explore est  au couleur du dernier projet incubé : Plastic Odyssey pour le baptême du prototype Ulysse. Point de départ d’un marathon aux multiples rebondissements. Un marathon qui prend racine en 2016 quand Simon Bernard, encore étudiant à l’école de marine marchande, se passionne pour la pyrolyse et la valorisation des déchets plastiques, nous montre ses prototypes dans l’atelier Explore et finit par embarquer à bord du Nomade des mers…

Mais “que diable allaient-ils faire dans cette galère ?”

Un an après le baptême concarnois d’Ulysse, un navire à la hauteur de leur expédition est en vue. Anciennement spécialisé dans les missions océanographiques, le  MV Victor Hensen mesure 40m de long  et a tout pour plaire. “Ce bateau semble être LE navire idéal pour notre expédition : grande capacité d’accueil d’équipage, polyvalence des espaces, très faible consommation de carburant… Et en prime, un certificat nous garantissait l’absence d’amiante à bord.” Mais le nouvellement nommé MS Plastic Odyssey a donné beaucoup de fil à retordre à l’équipage, un périple technico-économique partagé en toute transparence par Alexandre, 2ème  cofondateur du projet. 

Car nous le savons bien à la base Explore, la préparation des expéditions sont des explorations à part entière. Des phases qui demandent beaucoup d’endurance pour surmonter les enchaînements de problèmes et d’imprévus propres à toute entreprise inédite. Des phases qui laissent des traces et demandent de la patience et du sang-froid. Mais des phases qui permettent également d’ouvrir les réflexions et d’enrichir le projet initial de nouveaux axes d’actions.

 

Un équipage multi-talents

De nouvelles réflexions naissent avec l’agrandissement de l’équipage initial… Côté technique, Bob le 3ème co-fondateur, mène la danse des machines de recyclage avec Tom. Ce sont les premières missions exploratoires fin 2018 en Thaïlande et début 2019 au Burkina Faso, pour comprendre les contextes humains dans lesquels leurs solutions devront trouver place. Et, à la vue de ce que la plateforme web dédiée à ces machines nous montre, ils n’ont pas chômé! 

Mais la technologie seule ne suffira pas. Il est également nécessaire d’appuyer les projets éducatifs et citoyens, mais aussi de travailler main dans la main avec des chercheurs en sciences humaines, pour comprendre les liens culturels des différentes sociétés face aux déchets plastiques. Pour réaliser cela, nos 3 cofondateurs ont trouvé de grands talents! Maïté pilote avec brio l’association, Zoé recherche scientifiques et expérimentations citoyennes, pendant qu’ Anouck orchestre les escales et les outils de médiations pour le village itinérant. Quand cet équipage agrandit revient à la base Explore en septembre 2021,  nous sommes bluffés par tout ce qu’ils ont pensé et développé, pendant le que le chantier du navire prend du retard.

Booster le micro-entreprenariat

Les travaux à répétition à bord du MSV Plastic Odyssey auront ainsi permis de faire évoluer le projet initial, et d’approfondir le potentiel économique lié aux machines de recyclage, en intégrant un axe autour du micro-entreprenariat.
Les missions exploratoires qui ont suivi au Liban ou encore en Egypte ont également porté leurs fruits : s’inscrire dans le réel et s’y adapter. S’ensuit la première édition de la Recycling Academy, qui à regroupé 50 personnes prêtes à se lancer dans le recyclage de plastique. Une formation qui complète l’utilisation des machines de recyclage des plastiques, avec des apprentissages sur les modèles économiques possibles.

D’ailleurs c’est également un modèle économique que va devoir trouver Plastic Odyssey, qui souhaite devenir à  l’issue de son expédition un fournisseur de machines. Pour Simon Bernard,  « L’enjeu est de proposer des machines clé en main, fiables, et à bas coût. Nous allons à peine gagner de l’argent, mais il faut que l’entreprise soit rentable. Nous voulons avoir le plus d’impact possible, et ce ne sera possible que si nous sommes rentables« . 

 

Avec ces trois années d’exploration à venir, tout est possible !

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Fonds Explore