| 05 septembre 2022
Vers un territoire low-tech, « Les solutions low-tech au service de la sobriété territoriale »

Au Low-tech Lab nous sommes passionnés d’expérimentations, notamment d’expérimentations sur nous. Aujourd’hui ce “nous” prend une toute autre ampleur en s’étendant à l’agglomération de Concarneau, à ses entreprises, aux collectivités. Toutes et tous ensemble je suis convaincu que par la coopération et l’approche low-tech nous allons faire de cet espace une terre pionnière, durable et désirable.”  Voilà les mots enthousiastes de Clément Chabot à l’annonce d’un nouveau projet lors du festival Low-tech en juin dernier.

Intitulé “ Les solutions low-tech au service de la sobriété territoriale” ce projet germe depuis de nombreux mois au sein du Low-tech Lab, et est coordonné depuis avril par Julie Mittelmann. Soutenu depuis le début par Explore au regard de son caractère inédit, le projet à permis de rassembler l’ADEME Bretagne, la Région Bretagne, Concarneau Cornouaille Agglomération et la ville de Concarneau autour d’un objectif commun : faire gagner en sobriété tout un territoire. 

 

La sobriété, tout un programme

Ces derniers mois auront vu revenir l’enjeu de sobriété sur le devant de la scène. Un mot qui n’est pas sans cristalliser beaucoup de tensions et d’incompréhensions. Pour Céline Guivarch , directrice de recherche à l’Ecole des Ponts et co-auteur du rapport du GIEC, la sobriété “est l’ensemble des politiques, des mesures, des pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter des demandes d’énergie, de matériaux, de biens, de terres, tout en assurant le bien-être de tous les humains dans les limites planétaires.” 

Cela revient donc à questionner nos productions de biens et de services : sont-ils recyclables, issus du renouvelable, à quoi servent-ils, créent-ils du lien social, améliorent-ils notre bien-être, préservent-ils la biodiversité … Des enjeux expérimentés depuis de nombreuses années au Low-tech Lab, et dont ils ont tiré une grande expertise pour que ces questionnements ne se transforment pas en renoncements. Pour garder le cap de la sobriété, la démarche low-tech permet d’ouvrir une large réflexion sur  la désirabilité, la simplification ou encore la convivialité nécessaire aux changements techniques.

 

Expérimentations croisées entre entreprises, sociétés civiles et acteurs publics

Suite à un appel à candidature, 20 organisations ont été identifiées pour ce projet d’expérimentation sur le territoire de Concarneau Cornouaille Agglomération. Parmi elles : 11 entreprises, 6 structures publiques et 4 associations. L’enjeu commun à ces structures  est d’engager des actions collectives de transformations à l’échelle du territoire – urbain, périurbain et rural – en expérimentant des alternatives à même de faire évoluer nos organisations (entreprises, collectivités, associations…) vers plus de sobriété en énergie, en ressources et en temps.

Les thématiques sont le bâtiment et l’hébergement, la mobilité et la logistique, les déchets et leur valorisation, l’agriculture, l’alimentation et la restauration. Autant de sujets qui font écho aux Enquêtes du Low-tech Lab et aux orientations du Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) en matière de transition environnementale pour les collectivités. Un bureau d’étude va assister le Low-tech Lab pour croiser ces thématiques et leurs enjeux techniques à des réflexions collectives et à des méthodologies d’intelligence collective. Une nécessité au regard des différences de cultures et de maîtrise technique des différentes organisations retenues pour l’expérimentation territoriale.

 

Dessiner la place des low-tech sur le territoire

Pour comprendre les postes de consommations et d’impacts, un travail de prise de recul sera permis sur la chaîne de valeur de chaque organisation.Croisées les unes aux autres elles seront le point de départ des expérimentations et des mutualisations.  «Concrètement, une démarche low-tech implique un questionnement du besoin. Il s’agit à la fois de réduire la complexité technologique, d’entretenir l’existant plutôt que de le remplacer, de donner accès au plus grand nombre aux solutions et de maîtriser les usages», indique Anne-Charlotte Bonjean, ingénieure réparabilité à la direction économie circulaire de l’ADEME.

Afin de dépasser les solutions à l’échelle individuelle, l’intelligence collective facilitera les partages d’expériences,et les temps de rencontres grâce aux différents évènements et tiers-lieux du territoire. Un moyen d’ouvrir plus largement  ce projet à tous les curieux.
Un enjeu d’ouverture rappelé par Laurence Fortin, Vice-présidente à la Région Bretagne, lors du festival Low-tech : “la low-tech reste un domaine réservé à un petit nombre d’initiés mais elle à une capacité à se développer et à changer d’échelle.” Et pourquoi pas “faire de Concarneau le laboratoire européen de la low-tech”.  Pour cela il faudra bien diffuser l’ADN du Low-tech Lab : expérimenter rapidement pour améliorer et valider l’expérience des utilisateurs présents dans chaque organisations (client, adhérents, citoyens, …). 

La raison d’être de ce projet est  bien celle-ci : dépasser le cercle des convaincus de la low-tech et se déplacer vers un réseau périphérique où la démarche n’est peu ou pas connue. Explorons avec le Low-tech Lab ces périphéries pleines de possibles !

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