| 14 septembre 2023
WE EXPLORE, MISSION FIGARO

Pour la 54eme édition de la Solitaire du Figaro, mythique course à la voile en solitaire et sans assistance qui s’est déroulée du 27 août au 13 septembre, WE EXPLORE a pris part à cette épreuve en tant que bateau de l’organisation de course, embarquant à son bord le directeur de course Yann Chateau et des membres de son équipe afin de suivre les 32 Figaristes au cours de leurs 3 étapes. Roland nous partage ses mots et sa vision de cette nouvelle expérience tout juste de retour à quai !

 

Un article rédigé par Roland Jourdain 

« Je vous écris depuis le port de Piriac sur Mer, où We Explore est amarré pour un repos de 24h avant le retour dans sa base concarnoise. Nous sommes ici à l’arrivée de la course « La Solitaire Figaro-Paprec », aux côtés de la trentaine de concurrents qui viennent d’achever cette épreuve en trois étapes d’environ quatre jours chacune, de Caen à Kinsale et Roscoff, organisée par la société OC Sport.

Une grande première pour le bateau comme pour moi-même. Lorsque Yann Château, le directeur de cette course nous a contacté l’hiver dernier pour solliciter We Explore comme « PC course ambulant », l’idée m’a séduit. Jamais je n’ai eu l’occasion de suivre une course de l’intérieur, ainsi que de l’autre côté du miroir ! Les arguments de Yann étaient convaincants : Il avait apprécié le concept de notre projet à La Route du Rhum, il avait besoin d’un bateau rapide, confortable et efficace pour surveiller la flotte tel le berger son troupeau, en laissant une empreinte environnementale minimisée. La voile, le lin, la sobriété d’usage… Voilà qui rentrait parfaitement dans les missions de We Explore !

Six personnes à bord à chaque étape. Yann le directeur de course et un ou deux médecins pour agir en direct en cas de problème dans la flotte. Merci à Aymeric, Marine, Sébastien, Youenn et Yves pour votre adaptation parfaite et votre bonne humeur !
Yann souhaitait offrir l’occasion à de jeunes skippers qui ont l’objectif de courir l’épreuve de venir la découvrir de l’intérieur. Camille Bertel, François Verdier et Théa Khelif se sont succédés. Cela a été un réel plaisir de vous avoir à bord, les d’jeun’s ! Echanges, partage et transmission, de l’analyse stratégique et météo aux manœuvres de pont en passant par la discussion autour de l’avenir de ce sport et de nos modes de vie face aux enjeux qui nous attendent, We Explore a rempli je crois son rôle de plateforme d’expérimentation, de coopération et de sensibilisation. Epaulé de mes jeunes co-équipiers, Tanguy de Kerdrel pour deux étapes et de Jeremy Millot pour la troisième, pour compléter l’équipage, les relations intergénérationnelles étaient au top !

Une dédicace spéciale à Yann Château pour l’engagement dont il fait preuve, sa bienveillance envers les concurrents, sa rigueur et son grand professionnalisme. C’est un sacré casse-tête de mener de front les paramètres de sécurité, du jeu de la compétition, du timing d’arrivée qui doit rester dans le planning de l’événementiel… Quand la météo vous joue des tours, que les skippers doivent plonger de nuit pour enlever les algues prises dans la quille, quand les palangres flottantes des marins pêcheurs bouchent la route et obligent à modifier le parcours, de nuit et de justesse devant une flotte qui arrive en surfant sous spi, s’adapter en gardant la tête froide est une belle performance.

Et quand on parle d’adaptation et de météo, cette Solitaire du Figaro-Paprec aura été marquée par la chaleur, le vent léger voire inexistant comme dans cette étape 2 d’anthologie et son arrivée à Roscoff qui fera le bonheur de trois coureurs et le malheur de tous les autres… Physiquement sans doute moins éprouvante que d’habitude, cette course aura été mentalement très difficile pour les concurrents.
De notre côté la vie était bien sûr plus simple, et les occasions de s’émerveiller du Vivant de l’Océan se succédaient. Combien avons-nous vu de chasse de thons, de dauphins et d’oiseaux dans des lumières fantastiques ? Je ne les ai pas comptées. Mais à l’instar de notre précédente « mission cachalot » avec nos amis scientifiques, j’ai vraiment l’impression que We Explore attire les beautés de la Nature. Ou bien serait-ce mon regard qui a changé ?…

Un immense bravo à l’ensemble des concurrent(e)s de cette magnifique épreuve. C’était l’occasion pour moi de revenir au contact d’une course que j’ai courue huit fois, la dernière il y a 25 ans ! Autant dire que plus de la moitié de la flotte à l’âge de mes enfants…
Le podium final me fait sourire : Corentin Horeau fils de Michel, Basile Bourgnon fils de Laurent, Lois Berrehar fils d’Yvon… Toute ma jeunesse ! Chapeau les champions. Bravo Elodie, Charlotte, Chloé, la parité en talent est atteinte.

J’ai bien aimé votre esprit, dans ce sport hyper exigeant, soumis autant aux caprices de la météo qu’à ceux des conjonctures économiques.  Les années qui viennent le prouveront encore. La voile de compétition est un jeu qui se joue sur le plus bel échiquier du monde, c’est ce qui en fait sa valeur, sa saveur. Ce n’est pas un sport comme les autres et c’est tant mieux. Cette monotypie des Figaro Bénéteau qui vous fait courir à armes égales reste un grand facteur d’humilité, et elle fait partie des solutions pour limiter l’impact environnemental. Continuez de vous battre joyeusement sur l’eau. Et à terre mutualisez, partagez, inventez, bref adaptez-vous. Dans le développement durable, le plus difficile c’est de durer.

Merci aux équipes d’organisation pour l’accueil, et à la prochaine, We Explore rentre à la base pour préparer ses missions 2024 ! »

 

À propos de l'auteur
Maud Scheid